« Depuis que le ciel s’ouvrit à mes yeux et que les sept soleils colorés décrivirent un cercle de beauté autour de leur Mère-Soleil, je suis désormais Cheikh Nadro, celui qui n’oublie pas ». Frédéric Bruly Bouabré.
Disparu le 28 janvier 2014, l’artiste Frédéric Bruly Bouabré est un symbole de son pays la Côte d’Ivoire dont il sut promouvoir la culture en créant un langage plastique à la frontière du langage et de l’imaginaire.
Dans les années 1950, Frédéric Bruly Bouabré, issu de l’ethnie bété, décide d'inventer une écriture à partir de sa langue. Il se lance ainsi dans la retranscription de poésies, de contes traditionnels, de récits de mythologie cosmique bété jusqu’aux derniers événements de la vie politique française et crée son propre alphabet en extrayant de la langue bété 400 mots monosyllabiques qu’il représente sous forme de pictogramme.
Aussi, incarne-t-il pour les artistes mais surtout pour les écrivains un personnage à part entière, symbole entre la langue et son image, la
tradition et l’extrême modernité, le verbe et la chair.
A travers une performance Armand Gauz, écrivain ivoirien accompagné du violoniste Jean-Philippe Audoli propose un texte autour de Frédéric Bruly Bouabré, qui rend hommage à l’homme et
à son travail mais aussi et surtout à l’écriture et à la langue, matière constamment réinventée et renouvelée.