Zora Snake : Les Séquelles de la Colonisation

« Pour combattre les séquelles de la colonisation, il ne faut pas chercher à les effacer. Il faut les dire, les raconter, les danser. Encore et encore, jusqu'à la révolution de tous les sens » 

Le projet sur « les séquelles de la colonisation » est un mémoire d’exploration en actes sur les questions du patrimoine de la spiritualité et du rituel en Afrique. A l’heure de la décolonisation des corps et des esprits quelles sont les voies de connexion entre tradition mondes invisibles et puissance des corps ? 

Comment repenser et ré-animer ce dialogue amputé et meurtri par les affres d’un surplomb colonial dont on commence à peine à percevoir l’ampleur.

Ce projet n’est pas une réponse mais une série de réflexions de tentatives, imaginées en plusieurs chapitres qui racontent une histoire plurielle mouvante et écrite dans les soubresauts d’un corps en mouvement.

    Chapitre I,

Ce premier chapitre « Les séquelles de la colonisation » confronte les pratiques traditionnelles léguées par nos ancêtres à l’arrivée et à la domination du Verbe, porté par les missionnaires catholiques occidentaux. En travaillant à partir des conséquences de cette domination religieuse sur les images et les imaginaires, il s’est agi, non pas de promouvoir une pratique sur une autre mais de créer de nouveaux espaces de réflexion et d’actions pour redonner du sens aux rites et au dialogue avec l’hors de soi.

 

   Chapitre 2,

 « Les séquelles de la colonisation 2 : Patrimoine africain et ses conflits en Europe », est une réflexion sur la dimension spirituelle liée à la question de la restitution du patrimoine aux africains. En partant, non pas des objets, mais du fait qu’ils ont été désacralisés, voire re-sacralisés en entrant dans les musées européens, il s’agit de voir comment on peut les comprendre désormais et qu’est-ce qui se joue derrière les mises en scènes muséales. Dans la continuité de la réflexion posée par le chapitre 1, sur la domination occidentale des imaginaires, il s’agit d’interroger les récits que construisent les institutions muséales et de les faire s’exploser pour qu’ils puissent s’ouvrir à d’autres manière de voir et de percevoir l’autre. Briser les vitrines pour laisser les objets contribuer à leur propre histoire.

NB : la performance sera exposée à partir de Mars 2019 au Musée Lindeum de Stuttgart sur la grande question de « Où est l’Afrique ? ».

 

  Chapitre 3,

« Les séquelles de la colonisation 3 : Entre virtuel et réel » est une tentative de reconnexion des corps au réel dans un monde où le virtuel est devenu roi.  La prise en otage des matériaux technologiques infecte grandement notre faculté d’agir. Absorbés par des algorithmes invisibles, nous sommes soumis à de nouveaux paradigmes qui nous déconnectent du réel et de notre humanité.

 

Il s’agira de trouver un anti-virus performatif, et performant pour raviver les liens entre nos corps, nos histoires et nos mémoires. Pensé comme un rituel de réconciliation, la performance pose la nécessité d’un geste artistique pour que le corps humain retrouve sa place dans le monde des machines, et que les hommes dialoguent à nouveau sans le truchement de la technologie.